Né le 1er novembre 1954 à Toulouse (Haute Garonne), et aîné d’une fratrie de trois enfants, Jacques Bajal a un parcours un peu atypique. Son inspiration musicale et sa construction artistique puisent leur source dans plusieurs éléments : D’abord, Jacques Bajal bénéficie d’un certain atavisme, sorte d’héritage naturel légué par ses ancêtres, notamment son grand-père paternel « Papa gentil » originaire de Pain de Sucre à Sainte-Marie, et qui fut un joueur d’accordéon.
Le morceau N°7 qui figure sur l’album « Plézi bèlè », est un précieux document musical enregistré à l’origine chez Papa Gentil en août 1997, un an avant son décès en septembre 1998 ! Il a ensuite été retraité en studio par Kali en y rajoutant la basse de Philippe Burdy et le chacha de Titom Germany. Le résultat est émouvant !
Jacques Bajal a toujours été fasciné par le tambour, et durant son enfance aux Terres-Sainville de 1958 à 1972, il côtoya Loulou Boislaville et d’autres musiciens de talent que comptait ce quartier : Eugène Delouch demi-frère de Loulou Boislaville, George Edouard Nouel, pianiste, Georges Sainte-Rose joueur de banjo et père du clarinettiste Manuel Sainte-Rose, les familles Rémion, Anglionin, Marius Cultier, Jacky et José Alpha, Guy Louiset, Bibi Louison, pianiste , Alex Bétis qui a été parmi les batteurs de la Perfecta. Il se rendait également de temps à autre au SERMAC, au Parc Floral. Jacques Bajal a été influencé par le gwoka durant deux années effectuées en Guadeloupe de 1974 à 1976 dans le cadre de son DEUG d’anglais, mais il reçoit par la suite, un vrai choc émotionnel lorsqu’il écoute pour la première fois sur une cassette, un disque du groupe les Redoutables de Morne des Esses durant ses études d’anglais à Toulouse dans les années 1976-79. Il est subjugué par le style « fiolé » du tanbouyé Florent Baratini. C’est peut-être là que naît véritablement sa passion pour la musique bèlè.
Rentré en Martinique en 1980, Jacques Bajal qui habite à Cité Dillon à l’époque, fréquente Ti-Emile et son groupe la Fleur Créole durant quelques mois au Pitt de Dillon. Mais ses contraintes professionnelles l’éloignent du bèlè jusqu’en 1997 où il décide de rentrer dans l’association AM4 (Association Mi Mès Manmay Matinik) qui au sein de ses ateliers répartis sur l’île promeut et enseigne le bèlè.
Il s’ensuit depuis cette année, un parcours initiatique où il se familiarise peu à peu avec le sens des chants danmyé-kalennda-bèlè et la manière de les accompagner au tambour. Puis vers les années 2000, il s’essaye progressivement au chant. Marié et père de trois enfants, Jacques Bajal a été au cours de ses 40 années de vie professionnelle successivement cadre en compagnie aérienne (Eastern Airlines), adjoint au directeur du service réceptif chez Roger Albert Voyages, responsable de la croisière à l’Office Départemental du Tourisme de la Martinique, et chef de pôle croisière et nautisme au Comité Martiniquais du Tourisme.
Ses multiples actions au service du tourisme lui ont valu d’être médaillé de bronze (2006) et d’argent du tourisme (2015) et chevalier de l’ordre national du mérite (février 2020). Libéré depuis avril 2020 des contraintes professionnelles, avec les encouragements et la collaboration artistique de Kali (Jean-Marc Monnerville), Philippe Burdy et Daniel George Bardury, Jacques Bajal relève, à 66 ans, le défi artistique de présenter, en octobre 2020, son premier album de musique bèlè « Plézi Bèlè ». Aujourd’hui, il partage son temps libre entre la musique bèlè, la plongée en bouteille, et la natation.